Le cimetière des éléphants..
Publié le 18 Juin 2017
De profundis. "Le PS est mort. Vive le PS !.." Voilà résumé ce que le secrétaire national du parti Jean-Christophe Cambadélis a déclaré au soir de la défaite aux élections législatives. Tout en reconnaissant sa part de responsabilité dans l'échec et en présentant sa démission. Non sans avoir plaidé pour un risorgimento - une renaissance - une refondation.
C'est pour le moins ce qu'il pouvait dire. Après avoir perdu les 9/10° de ses députés, la sanction est très lourde pour le syndic de gestion du quinquennat Hollande. Le troupeau est décimé. Presque tous les cadres du mouvement, apparatchiks, légitimistes ou frondeurs, et ex-ministres sont battus par des nouveaux venus. Sauf exception notable de ceux ayant bénéficié de la mansuétude macronienne pour compatibilité d'humeur et n'affrontant pas de candidat En marche !
Tout est à repenser et à refaire. Un long travail d'introspection honnête est à mener. Des révisions idéologiques douloureuses s'imposent. Un changement de logiciel et d'appareil. Sans parti pris mais sans renoncer à nos valeurs fondamentales. En les adaptant à la nouvelle donne, au monde nouveau qui s'ouvre. A l'intérieur et à l'extérieur. Sans repli sur soi. Sans anathèmes. C'est là un sacré défi dont nous nous sommes déjà fait l'écho précédemment. Parmi d'autres.
Diverses initiatives sont déjà prises dans ce sens: clubs de réflexion, micro-partis, regroupements par affinités électives. Utiles à condition de ne pas s'enfermer dans l'entre-soi pour renforcer ses certitudes acquises et de ne pas reconstituer une guerre des courants délétère. Ou de préempter la recomposition des écuries avec leur champion, génératrice de guerre des clans. . A savoir: qui sera séduit par Macron et qui sera tenté de pencher vers Mélenchon.
Deux choix antagonistes existent: soit devenir les vassaux d'En marche ! dans une sorte de grand parti Démocrate à l'américaine, soit rejoindre la gauche vintage des pseudo Insoumis. . La troisième voie étant de reconstituer une vraie force sociale-démocrate sûre de ses valeurs et représentant une alternative pour l'avenir. Lorsque l'hégémonie du parti central se délitera à cause de ses contradictions ontologiques et que chacun sera tenté de rentrer au bercail. . Ce qui ne saurait manquer arriver à plus ou moins longue échéance. Ainsi va la vie...
En attendant, le groupe restreint de députés socialistes va devoir affronter le leadership de la gauche revendiqué par Jean-Luc Mélenchon et consorts qui ne manqueront pas de vouloir rudement s'attribuer le monopole de la contestation des projets gouvernementaux au Parlement. . Nul doute que cette tribune offerte au "Petit père des gens" lui donnera l'occasion de vitupérer, vaticiner, pérorer ou même injurier comme il l'a fait récemment à l'égard de Bernard Cazeneuve.
Dans le même registre, il devra affronter la virulence de "la madone des sans-dents" et son petit groupe de desperados. Cela devrait donner lieu à quelques échanges verbaux pittoresques. . Même si, objectivement, une certaine concordance des temps et des compléments de buts peuvent les rendre complices ou concurrents pour capter les voix des mécontents de tous poils. . Pour l'un, continuer à plumer la volaille socialiste. Pour l'autre, celle de la droite Rrrépublicaine.
Cette dernière ayant perdu la moitié de ses députés est confrontée, elle aussi, au dilemme de la scission entre les "va-t-en guerre" derrière Wauquiez, Ciotti, Jacob et Woerth et les "constructifs" comme Raffarin et Solère qui prônent le vote au coup par coup sur les textes de lois proposés. . Il pourrait y avoir deux groupes parlementaires LR illustrant leur discorde sur la bonne stratégie.
Quant à François Baroin, il est déjà rentré à Troyes où il pourra soigner son spleen d'avoir perdu l'espoir d'être un jour ou l'autre le Premier ministre soit de Sarkozy, soit de Fillon ou de Macron. . Ce quinquagénaire avoue, aujourd'hui, se sentir dépassé et faire partie du "vieux monde". .
Nous ne le contredirons pas. Mais a t-il jamais été jeune ? Ce n'est pas évident !.. MB
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PS: En Gironde, En marche ! rate le grand chelem en conquérant dix circonscriptions sur douze auparavant socialistes ou apparentée. "Changement d'herbage réjouit les veaux !" comme aurait dit le Général. . Sur le Bassin, il n'y a pas photo ! La candidate LREM bat nettement (60/40) le député LR sortant qui reste maire d'Arcachon pour presque trois ans encore. Même Arès lui a été infidèle... . Et pourtant ! Jusqu'où n'était-il pas allé pour y gagner les faveurs de la droite dure hystérisée ?..
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