Mécomptes..

Publié le 6 Mars 2018

Récemment, deux articles de la presse locale ont traité de sujets fondamentaux pour notre cité: la perte de deux classes au collège Marie Bartette et le léger rebond (+500) de la population arcachonnaise après un fort repli ces quinze dernières années. Le premier évènement constituant le corollaire du second. . En effet, la baisse des effectifs chez les collégiens ne fait que refléter la structure démographique de la ville où les séniors (+ 60 ans: 52 %) sont de plus en plus majoritaires. En un sens on pourrait affirmer que la pyramide des âges y marche sur la tête.

Revoyons tout cela en détail. A l'initiative d'une seule association de parents d'élèves, une manifestation clairsemée s'est tenue devant le collège pour inciter à se battre contre les fermetures de classes, "les classes surchargées" et pour le rétablissement des dérogations. Les chiffres parlent tout seuls: 532 élèves en 2005, 355 en 2017. La dégringolade est sévère. Et révélatrice.

Certains, dont le maire d'Arcachon dans un courrier au rectorat, expliquent cette baisse d'effectifs en arguant du refus de l'administration d'accorder des dérogations à des enfants venus d'autres villes du Sud-Bassin et dont les parents viennent travailler quotidiennement à Arcachon. Ce que la ville pratique largement pour les établissements primaires et maternelles. Ce qui, d'ailleurs, devrait rendre plus modestes les déclarations du maire se félicitant de la stabilité des effectifs (environ 550 dont 400 arcachonnais) dans les écoles à chaque rentrée de septembre.

Or, qui est responsable depuis plus de quinze ans de la baisse de la population enfantine si ce n'est sa politique d'exclusion sociale qui force les ménages de la classe moyenne à quitter la "cité interdite" aux familles avec enfants n'y trouvant pas à se loger à des prix abordables ? . Les chiffres de l'INSEE sont impitoyables: il n'y a plus qu'autour de 350 enfants arcachonnais d'âge scolaire avant le lycée. Il est donc fort malvenu - et presque indécent - d'avoir l'air de s'offusquer des conséquences d'une telle politique refusant la mixité sociale et générationnelle.

De même, il est navrant de voir le maire se réjouir par voie de presse et de tracts d'une accalmie dans la baisse régulière du nombre d'habitants de sa commune. D'ailleurs, il se révèle adepte des fake news en annonçant 11 200 habitants alors que l'INSEE n'en recense que 10 800 après avoir chuté à 10 300 et côtoyé la barre des 10 000 habitants en dessous de laquelle on change de catégorie en entrant dans celle des petites villes avec des dotations réduites. Etrangement, les années passées lorsque l'organisme officiel de statistiques annonçait une baisse régulière de la population arcachonnaise, le maire et son équipe en contestaient la réalité. Aujourd'hui qu'elle remonte un peu, ils s'en félicitent comme si, cette fois-ci, ils en étaient créditeurs et exécuteurs.

Il n'empêche que la structure démographique de la ville n'évolue pas dans le bon sens. La part des retraités ne cesse d'augmenter (56 %: champion de France) ainsi que celle des résidences secondaires (63 % des logements). Une déstructuration complète des équilibres sociétaux qui obèrent l'avenir d'une ville dépossédée de ses forces vives. Tout cela au prix (faramineux) d'une politique urbanistique électoraliste délibérée privilégiant l'installation de retraités aisés issus principalement des métropoles parisienne et provinciales attirés par le climat tempéré et l'effet TGV.

Il n'est donc pas étonnant que le collège reflète cet état de fait et que certains s'en alarment. . A condition de ne pas verser des larmes de crocodile en jouant la fausse naïveté. Et d'en tirer rapidement les conclusions. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Seule compte la volonté. . Sans mécomptes. Ni mauvaise foi.. MB

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Insee - Statistiques locales

https://statistiques-locales.insee.fr/

Evolution et structure de la population arcachonnaise