Bateau ivre..

Publié le 8 Juillet 2017

Mais où est donc passée Marine Le Pen ?.. Depuis son humiliante défaite à la présidentielle juste compensée par son élection sans risque à Hénin-Beaumont, elle a disparu des écrans-radar. . A t-elle décidé de s'imposer une cure d'abstinence médiatique comme elle l'avait fait après la déconfiture des élections régionales où l'espoir de gagner deux régions s'était évanoui ?..     . Grâce au sursaut du front républicain initié par le retrait des candidats socialistes - faut-il le rappeler ?..

Embarquons juste un instant dans la machine à remonter le temps et souvenons-nous d'une époque déjà oubliée. Il y a un an, l'opinion générale considérait que le destin de la France était plié d'avance. La candidate FN serait battue au second tour de la présidentielle par Alain Juppé avec un score de l'ordre de 60/40. Ce dernier ayant été ensuite devancé à la primaire de la droite par François Fillon, l'écart s'était resserré: 52/48. Certains même agitaient le spectre d'une victoire sur le fil de l'héritière de Montretout. Invraisemblable ? On ne le saura jamais.

La suite est connue. La victoire écrasante d'Emmanuel Macron avec 66% des suffrages ramenant l'étiage de la candidate FN à 34%. Ce qui reste beaucoup mais bien moins pire que ce qui était annoncé. Il faut dire qu'elle avait mis du sien pour provoquer ce naufrage. Sa lamentable prestation lors du débat du second tour avait levé le voile sur "La vraie nature de Marinette": son incompétence brouillonne, ses approximations, ses emportements irraisonnés, ses simagrées grotesques avaient enfin ouvert les yeux de beaucoup de ses affidés éberlués.

De plus, son incapacité à rendre crédible son programme basé sur la sortie de l'Euro en avait dissuadé plus d'un de voter pour elle. Notamment chez les retraités craignant pour leur épargne. C'est cet élément moteur qui, aujourd'hui, sème la zizanie dans les instances de son parti.  . Certains s'en saisissent pour mettre en cause l'influence du mage Philippot, initiateur de la doxa souverainiste crypto-chevènementiste qui serait cause de tous leurs déboires électoraux.

Sentant le vent tourner, celui-ci a pris les devants et fondé son propre groupuscule baptisé "Les patriotes", en toute simplicité. Au cas où les "identitaires" obtiendraient son scalp pour sauver le mouvement stoppé dans son élan et retrouver les racines idéologiques du FN fondé en 1972 par une poignée de pétainistes impénitents et de nostalgiques de l'Algérie française à la gaillarde.

Aurait il compris que la cheftaine du F-haine pourrait un jour le lâcher, sous la pression ? Malgré l'envoûtement qu'elle subit de sa part depuis plusieurs années. A t-il perçu que, pour elle, seul compte le sauvetage de l'entreprise familiale pourvoyeuse de sinécures bien rémunérées ? Son éviction pourrait être l'occasion d'un relooking du parti ainsi que d'un retour aux fondamentaux. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. L'essentiel est que cela ne sorte pas de la famille. Le Pen un jour, Le Pen toujours !..

D'autant qu'il y a aussi la nièce du Midi qui a compris les enjeux futurs et attend son heure sur son Aventin. Or, il se pourrait que ses vœux soient exaucés plus tôt que prévu. Le FN n'a obtenu que huit députés et n'a pu constituer un groupe parlementaire. Ainsi, sa porte-parole n'a pas la possibilité d'intervenir à sa guise. D'où son repli sur la Salle des quatre colonnes où elle est au même rang que les députés non-inscrits pour répliquer au gouvernement. Laborieusement.

Ainsi, elle laisse la place de la contestation organisée au groupe des "Insoumis" et particulièrement à son leader, Jean-Luc Mélenchon, bien décidé à user et abuser de sa position. Et de capter de plus en plus les voix des mécontents qui, avant, se portaient sur les candidats frontistes. . Mais ça, c'était avant !..

Avant le grand chambardement des élections de mai et juin 2017. Avant la dégringolade et les espoirs déçus, la fin des rêves fous de prise du pouvoir par les gars de la Marine et leurs séides. Avant les règlements de compte qui s'en suivent, la chasse aux sorcières et le sacrifice du bouc émissaire. Dans la grande tradition de l'extrême-droite qui excelle dans la stigmatisation de l'autre, d'abord l'étranger, mais aussi dans les guerres intestines et les épurations sauvages.    . La haine est toujours mauvaise conseillère. Surtout quand on n'a que cela à offrir en partage.  .

Le bateau ivre s'est échoué. Il faut sauver ce qu'il reste du butin amassé. Chacun pour soi.     . Et Dieu pour tous ? Pas sûr qu'il leur accorde sa miséricorde !.. MB

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Sur le navire Les Rrrrépublicains, ça tangue dangereusement aussi. On adresse des lettres comminatoires avec des menaces d'exclusion à ceux qui ont déserté la maison mère pour fonder la succursale des Constructifs macronisés. Ceux-ci rechignent à obtempérer en revendiquant leur attachement aux valeurs du gaullisme et dénoncent la dérive sécuritaire des gardiens revendiqués du temple (Wauquiez, Jacob, Ciotti,  Woerth) prêts à succomber aux œillades du Front National. Alors que 75% des députés LR se sont abstenus lors du vote de confiance au gouvernement à l'Assemblée nationale.       . Et seulement 23% qui ont voté contre (et 1 pour !..). Il n'y a plus de godillots unanimistes..

Au PS, avouons-le, cela ne va pas mieux. Au sein du groupe Nouvelle gauche, on a recensé 23 abstentions, 5 contre et 1 pour. Une forme d'attentisme mâtinée de vigilance plus ou moins bienveillante. Pour envisager la suite et remettre d'aplomb un parti en pleine sidération, le Conseil national vient de se doter d'une direction collégiale de 28 membres représentant les diverses écuries. Pas sûr que cette armée mexicaine trouve la voie de la concorde et du renouveau pour affronter de nombreux défis et préparer l'avenir sous un jour meilleur. Qui vivra, verra !.. MB

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Bateau ivre..

 

 

 

 

 

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